Inconséquences (suite)

9 Décembre 2006 , Rédigé par Christian Laborde Publié dans #Politique

Y aurait-il des tensions dans le couple royal ?

BCE: Hollande tempère l'indépendance de Royal

A Porto, le premier secrétaire du PS a voulu rassurer ses partenaires européens.

Libération : samedi 9 décembre 2006

Simple nuance sémantique, divergence politique ou précaution diplomatique ? Sur le terrain compliqué des socialistes européens, réunis en congrès à Porto jeudi et vendredi, le délicat dossier de l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE) a semblé révéler, entre Ségolène Royal et François Hollande, une différence d'appréciation.

Jeudi, lors de son discours au congrès, la candidate avait vertement admonesté la BCE qui, le même jour, décidait de relever, pour la sixième fois en un an, son taux directeur, porté à 3,50 % : «Remettre l'Europe sur les rails, cela suppose que la Banque centrale soit soumise à des décisions politiques, celles de l'Eurogroupe (1), mais aussi celles du Conseil européen» , avait-elle lancé, s'en prenant nommément au patron de la BCE : «Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus.» Ingérence.

Vendredi, lors de son intervention devant ce même congrès, le premier secrétaire du PS s'est employé à adoucir le propos : «Nous devons revenir à l'esprit des traités avant de vouloir les modifier.» Une référence à l'indépendance de la BCE, garantie par les accords européens.

François Hollande semble avoir plus de mémoire que sa candidate de compagne et se souvenir que le PS ayant soutenu le TCE, il est assez inconséquent d'en contester un des points capitaux. Il va être assez intéressant durant cette campagne électorale de voir comment le couple Royal va gérer ses contradictions.

On en a ici un premier exemple : Mme Royal doit gauchir son discours pour essayer de récupérer les voix de gauche qui avaient manquées à Jospin en 2002, quitte à oublier la réalité des traités que la France a signés. François Hollande doit ensuite rassurer les partis frères au pouvoir en Europe et leur faire comprendre qu'il ne s'agit que de propos de campagne. Cette dichotomie bien pratique pourra-t-elle longtemps cacher la vacuité de la candidate PS ?

En attendant. On doit se demander si Ségolène Royal a faite sienne la devise de Jacques Chirac : « Les promesses n'engagent que ceux qui y croient ».

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