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Révolution citoyenne

Economie : science ou idéologie

19 Novembre 2006 , Rédigé par Christian Laborde Publié dans #Economie

De prétendues « évidences » économiques, utilisées comme argument d’autorité, polluent le débat po­litique. Elles aboutissent à rejeter certains thèmes hors du champ de la discussion : le protectionnisme, le rôle positif des entreprises publiques ou l’intervention de l’Etat, etc. Enfin elles prétendent s’impo­ser au-delà des clivages politiques, au nom de leur caractère « objectif ».

La concurrence, un mythe

« La concurrence stimule les ventes et donc les débouchés pour les entreprises, ce qui les incite à re­cruter », vient de rappeler l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pourtant, les vertus prêtées à ce principe reposent moins sur la science que sur la croyance, intéressée. Affirmer ainsi un tel dogme permet aux économistes néolibéraux d’écarter tout débat, et aux entre­prises d’imposer leurs choix.

En fait, on pourrait même faire une comparaison avec la théologie. Devant la dureté du monde tel que nous le voyons, la religion nous promet le bonheur pour une autre vie, le libéralisme nous promet la prospérité pour un avenir plus ou moins proche.

Pour compléter ce réquisitoire, lisez cet article du Monde diplomatique sur l'imposture de l'économie et surtout du prétendu prix Nobel :

« Le choix des lauréats de l’année 2004 a peut-être constitué la goutte d’eau de trop. Une nouvelle fois, le prix a couronné deux économistes américains, MM. Finn E. Kydland et Edward C. Prescott, qui, dans un article de 1977, avaient « démontré » à partir d’un modèle mathématique que les banques centrales doivent être indépendantes de toute pression des élus – y compris dans une démocratie. La présentation des lauréats du prix de la Banque de Suède glorifiait leur article de 1977 et son « grand impact sur les réformes entreprises en de nombreux lieux (dont la Nouvelle-Zélande, la Suède, le Royaume-Uni et la zone euro) pour confier les décisions de politique monétaire à des banquiers centraux indépendants ».

Or de telles « réformes » posent un problème dans les démocraties où l’on se soucie de la transparence des décisions publiques. La politique monétaire détermine la répartition des richesses entre créanciers et débiteurs, la politique des revenus et l’égalité des chances. Trop rigoureuse, elle pénalise les salariés en favorisant le chômage, elle renchérit le remboursement des prêts au profit des organismes de crédit et des détenteurs de capitaux.

Les préjugés idéologiques des économistes néoclassiques sont établis, de même que l’irréalisme de nombre de leurs postulats. »


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